Il y a dix ans, sans que les spectateurs ne s’en doutent vraiment, Marvel démarrait un cycle cinématographique de grande ampleur. Les super-héros, ces êtres imaginaires qui s’approprient notre réalité, se mirent à vivre des aventures démesurées qui se transformaient en un réjouissant spectacle familial. Iron Man, réalisé par un certain Jon Favreau, n’était alors qu’une première pierre servant à construire un mur bien plus vaste, dont l’ampleur était impossible à mesurer. Une décennie plus tard donc, nous voilà assis dans une salle obscure avec le but d’assister à la fin d’une époque.
Vous avez tous entendu parler au moins une fois cette dernière décennie des films Marvel. La Maison des Idées a réussi à en faire vibrer plus d’un avec leurs comics et aujourd’hui nous fait toujours autant vibrer au cinéma.
Adepte des films de super-héros ou pas, on en a tous vu au moins un. Le succès tient à peu de choses, parfois. C’était il y a dix ans. Un réalisateur et un acteur charismatique, dont les traits ont servi de support dans les pages de Marvel. Ce mercredi, « Avengers : Infinity War« , troisième volet de la franchise à succès initiée par Joss Whedon en 2012, a fait ses premiers pas dans les salles obscures françaises. Réalisé par les frères Joe et Anthony Russo, déjà aux commandes de « Captain America : Le soldat de l’hiver » et « Captain America : Civil War« , « Infinity War » n’est rien de moins que le dix-neuvième film de l’univers cinématographique Marvel, le septième de la phase 3 et le troisième de la saga « Avengers ».
On est gentil, on vous a trouvé une vidéo (faite par le journal Le Monde) qui vous explique en 6 minutes l’univers de Marvel au cinéma.
Casting
Bande-Annonce
Critique
Comme tous les autres films du Marvel Cinematic Universe, le long métrage débute par la bannière du studio. Pourtant, quelque chose a changé. L’ambiance est pesante ; pas de musique ni de fanfare à la Homecoming, mettant en place l’aspect dramatique du film.

Avec Infinity War, on fait face à l’une des réunions de famille les plus ambitieuses et les plus importantes du cinéma, mais avec une telle pression qu’il était attendu au tournant.
Thanos est teasé depuis le premier Avengers et comme l’a dit Tony Stark « cela fait 6 ans qu’il nous hante ». Mais là c’est davantage le schisme entre les super-héros, qui a réellement son importance dans ce troisième opus. A croire que Thanos a bien choisi son moment et confirmer l’expression « Diviser pour mieux régner ». En groupe mais pour autant morcelé, les Avengers et ceux qui viennent donner un coup de main au passage, tentent tous de repousser l’inévitable.
Infinity War nous place peu de temps après les événements de Thor : Ragnarok. Thanos, l’un des ennemis les plus redoutables de la galaxie, récolte petit à petit les différentes pierres d’infinités. Avec l’aide d’un gant spécialement construit pour l’occasion, il va utiliser le pouvoir de chacune des pierres en sa possession pour parvenir à ses fins : tuer la moitié des habitants de l’univers pour que l’autre moitié puissent vivre sans limites. Les super-héros sur Terre et dans le reste de la galaxie n’auront alors pas d’autres choix que de se battre, ou d’abdiquer face à l’inéluctable.
Infinity War apparaît à la foiscomme la réponse et la consécration de tous les reproches adressés au MCU : le méchant banal devient le main character, les enjeux se soulèvent et l’émotion gagne du terrain. Les frères Russo reprennent la caméra pour un diptyque faussement assumé à l’allure apocalyptique, quelques années après leur irruption dans la saga Captain America, livrant parmi les meilleurs films Marvel. Et en reprenant les rênes de la saga initiée par Joss Whedon, les Russo livrent clairement le meilleur film du MCU.
Se réinventer pour mieux détruire, c’était la devise de Thor : Ragnarok. Ici, c’est plutôt détruire pour mieux se réinventer. Les 18 films précédant Infinity War ont permis d’établir les personnages, leurs liens et leurs principales interactions, si bien que ce dix-neuvième film n’en a que faire de poser l’intrigue. Les 2h30 sont uniquement consacrés à Thanos et aux séquences d’action.
On retrouve avec une certaine joie des personnages qu’on a vus évoluer, tant physiquement que psychologiquement. Cet épisode est un véritable tour de force, proposant un casting à la fois pléthorique et pertinent. On retrouve les stars de la franchise avec une émotion palpable, et l’on se demande bien ce qui nous attend, l’effet de surprise étant toujours omniprésent. Infinity War est écrit et mis en scène avec une véritable intelligence et comporte un nombre conséquent de scènes qui laissent bouche bée. C’est bien là que réside la force du long-métrage. On est très loin des mauvais dialogues d’Avengers 2 et de la douteuse réalisation de Joss Whedon, centrée sur Iron Man comme s’il s’agissait d’un nouveau film solo.
La force du film se trouve également au sein de la cohésion entre les personnages. Des duos inattendus qui s’avèrent complices ainsi que des groupes qui fonctionnent bien, donnent à ce film ses lettres de noblesse.
Ce film permet aux personnages plus récents de pouvoir participer amplement à la trame de l’histoire, tout en gardant la division créée par Civil War. Voir Captain America et Iron Man combattre côte à côte de nouveau, ce n’est pas pour maintenant. Malgré Thanos, les Avengers sont toujours morcelés [spoiler title= » style=’lime’ collapse_link=’true’]même si Iron Man hésite à renouer contact avec Captain America au début du film [/spoiler] et on voit une « Team Captain America » qui est plus sérieuse et plus efficace que la « Team Iron Man ». Non ce n’est pas un nouveau Civil War, loin de là mais il faut garder à l’esprit cette division. Et il n’y a pas de Team à proprement parlé.

[spoiler title=’ALERTE SPOIL ‘ style=’cyan’ collapse_link=’true’]D’un côté nous avons l’équipe qui apporte la touche humoristique et cosmique au film. Iron Man se retrouve à travailler avec Star Lord, Mantis, Drax, Docteur Strange et Spider-Man. Cette association inédite est géniale !! Elle est peut-être pas très organisée mais elle est prête à tout et surtout à nous faire rire.
De son côté Thor fait équipe avec Rocket et Groot, à la recherche d’Etri (Peter Dinklage, on avait raison) pour qu’il fabrique sa nouvelle arme, Stormbreaker, mi-hache mi-marteau.
Tandis que la Team Captain America est l’équipe la plus soudée, la plus sérieuse et assidue dans ce film et affronte Thanos sur Terre.

[/spoiler]
Avengers : Infinity War peut aussi se targuer de bénéficier d’un méchant vraiment méchant, sans tomber dans les stéréotypes.Le principal point fort du film se résume en un mot : Thanos. Le traitement de Thanos est assez unique, et met à mal tous les efforts faits par Warner pour tenter d’imposer ses bad-guys DC sur grand écran. Et plus généralement, jamais Marvel n’aura été aussi fier de dévoiler tous les méandres d’un vilain redoutable, qui fait peur, qui met la pression.

Thanos qui est joué par Josh Broslin, est comment dire .. Epoustouflant !! Il est pour moi indéniablement le grand méchant du MCU. Sur le papier il l’était aussi depuis le début, mais entre la théorie et la pratique il y a un monde. Un méchant avec de la profondeur, qui n’est pas obnubilé par la destruction des êtres vivants parce que… parce quoi déjà ? Entre Hela, Malekith ou Ego, le MCU ne nous avait pas gâté de sa générosité imaginative. Thanos a une réelle motivation, bien traitée dans le film. Il me semble d’ailleurs que c’est le personnage qui apparait le plus longtemps, signe de son importance affichée.
[spoiler title=’Thanos Spoil’ style=’green’ collapse_link=’true’]Thanos nous offre d’ailleurs l’une des plus belles scènes du MCU, lorsque qu’il condamne sa fille aimée Gamora pour récupérer la pierre d’infinité de l’âme. Absolument touchante, la scène est vraiment bien filmée et elle me reste en mémoire. [/spoiler]
Outre Thanos et l’aspect imprévisible, le film a su s’appuyer sur une structure scénaristique d’un genre nouveau pour la saga. Étant donné que le film possède plus d’une cinquantaine de personnages récurrents de l’univers, il faut savoir gérer ça d’une façon nouvelle. C’était d’ailleurs une de mes plus grosses inquiétudes. Au final, le film a su adopter un style Game of Thrones, en quelque sorte. En mettant en scène différentes storyline bien différenciées, on leur accorde cinq bonnes minutes pour bien développer les enjeux et on puis ensuite on passe à une autre storyline. Cela permet de s’appuyer d’avantage sur des intrigues que sur des personnages en particulier. C’est bien plus cohérent et intéressant à mon avis.
[spoiler title=’Mini-Spoil ‘ style=’yellow’ collapse_link=’true’]Ah oui, quelqu’un sait où sont Ant-Man, The Wasp et Hawkeye ?? Moi je sais !!![/spoiler]
En conclusion, Marvel a peut-être réellement proposé son projet le plus ambitieux et s’en est donné les moyens. Des moyens surtout scénaristiques, parce que question budget, Disney permet de réaliser à peu près tout ce que l’on veut et ce depuis le rachat, pas de changement de ce côté-là. Au-delà d’être un simple film de super-héros, Avengers : Infinity War s’efforce d’être crédible dans sa démarche et de proposer un spectacle ahurissant qui allie le fond et la forme. Dans Infinity War, il y a une vraie intention de surprendre et de faire parler. Il y a déjà trois ans on parlait d’univers cinématographique des super-héros sur le point de mourir, je ne l’ai jamais vu aussi vivant. Vivement Avengers 4 !!!
10/10 !!

ON VOUS EXPLIQUE LA SCÈNE POST-GÉNÉRIQUE
Pour la première fois depuis plusieurs films nous n’aurons pas droit à une avalanche de séquences post-génériques et autres pastilles en forme de clin d’œil, puisque le blockbuster des frères Russo offre une seule et unique scène de ce type. Elle n’en est pas moins d’importance, puisqu’elle nous indique comment nos héros pourraient parvenir à vaincre Thanos dans le prochain Avengers, attendu pour l’année prochaine.
[spoiler title=’Scène post-générique’ style=’blue’ collapse_link=’true’]A l’issue d’Infinity War, Thanos dispose de toutes les pierres d’infinités. D’un claquement de doigts, il prend alors la décision d’effacer de l’univers la moitié de sa population. C’est ainsi que disparaissent une bonne partie des Gardiens de la Galaxie, mais aussi Peter Parker / Spider-Man, ou encore Black Panther, et 50 % de l’humanité.
Un événement gravissime durant lequel le S.H.I.E.L.D. est tenu à l’écart. Mais s’il est mis de côté, il n’est pas pour autant inactif.
Dans la scène post-générique, on retrouve deux visages connus des précédents Avengers : Nick Fury (Samuel L. Jackson) et Maria Hill (Cobie Smulders). Le duo est en voiture en plein New York, et observe le déroulement de la bataille au Wakanda. Mais la décision de Thanos a des répercussions immédiates : des hélicoptères s’écrasent dans les rues, et des accidents de voiture se produisent. Nick Fury et Maria Hill sortent alors du véhicule, et constatent ce qui est en train de se passer. Si la vice-directrice du S.H.I.E.L.D. disparaît rapidement, Nick Fury a de son côté le temps d’envoyer un message avec l’aide d’un vieil appareil. Et sur cet appareil apparaît le logo de… Captain Marvel !

Avec sa scène post-générique, Infinity War confirme que Captain Marvel aura une place importante dans la suite des Avengers, dont le quatrième films est prévu pour le 24 avril 2019. Le message envoyé par Fury est sans doute envoyé dans le passé (expliquant la vétusté de l’appareil utilisé), puisque le film Captain Marvel doit se dérouler dans les années 90. On y suivra une jeune pilote, incarnée par Brie Larson, qui devient une super-héroïne après un accident.
Captain Marvel doit sortir le 6 mars 2019. Dans ce cas, il n’est pas dingue d’imaginer que l’héroïne devra sauver la situation bien avant qu’elle ne se produise afin de sauver la galaxie, et préparer le terrain pour Avengers 4 en faisant réapparaître les super-héros disparus ![/spoiler]
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